Justine Dupont - Elle trace sa route justine -

Elle est considérée depuis quelques années comme l'une des meilleures surfeuses de la planète et elle est française. Justine Dupont nous raconte tous les détails de sa discipline: le surf de gros, aussi impressionnante qu’effrayante. 

Justine Dupont : l’amour des vagues

L’histoire de Justine avec le surf commence il y a plusieurs années. À 11 ans elle surfe ses premières vagues sur les plages Landaise. 4 ans plus tard, la bordelaise devient vice-championne du monde de surf. Puis elle enchaîne les titres en shortboard, longboard et même SUP.

Mais depuis plusieurs années, c'est en surf de gros qu'elle se fait remarquer, en enchaînant record sur record. Au départ, elle nous avoue avoir un peu peur des grosses vagues, mais rapidement, l'appréhension se transforme en adrénaline et elle se met à surfer Belharra, des vagues irlandaises ou encore la référence des Big Waves : Nazaré.

Amoureuse de l'océan et de ses grosses vagues, elle s'est installée il y a 4 ans à Nazaré, au Portugal. Elle y dédie 100% de son temps à cette pratique et à la recherche de LA vague parfaite.

Justine Dupont © Icon Sport

Au fil des années, ses objectifs évoluent. Mais Justine a toujours cherché à surfer ses vagues avec style, en travaillant les lignes et en contrôlant sa vitesse. Même si elle va dans l’eau avant tout pour le plaisir, battre un record lui permet d’obtenir de nouveaux moyens à travers des sponsors pour du matériels notamment.

« Pour moi, c’est un art le surf »
— Justine Dupont

Comme peu d’autres spots de gros, Nazaré est considéré comme un arène, les vagues cassent proche de la plage et les spectateurs placés sur le Sitio sont aux premières loges.

Malgré une bonne ambiance à l’année entre les surfeurs locaux, dès que la houle grossit, les surfeurs se font nombreux et l’ambiance se tend.

C’est pourquoi il est important d’être entourée d’une bonne équipe de confiance.

Lors de ses sessions, Justine est entourée de son crew. Son copain Fred la tracte sur les vagues. Clément gère la sécu sur un jet ski placé devant les vagues. Enfin, André, placé sur les rochers et qui grâce à sa vision globale et au talkie walkie, prévient des séries qui arrivent et des quelconque problèmes qui peuvent arriver. La personne sur le jet ski choisit la bonne vague et doit lancer le surfeur à la bonne vitesse pour arriver sur la vague le mieux possible.

Les post tournent pour que chacun profite de la vague et surtout que chacun comprenne et apprenne le fonctionnement du spot. Lors des grosses sessions, il est important d’avoir une bonne communication, afin d'anticiper et de se préparer le plus rapidement et efficacement possible.

© Justine Dupont

Lorsque Justine surfe Nazaré, elle se sent comme dominée par la nature, elle ressent une force et une énergie comme nulle part ailleurs. Malgré des sessions magiques, il est très difficile de comprendre ce spot, et de savoir quand les vagues parfaites vont arriver. Beaucoup de facteurs sont en jeu, comme le vent, la période ou encore le banc de sable qui bouge chaque année.

Justine nous parle aussi de la technique de la WSL pour mesurer les tailles de vagues, et de sa quête constante de progression.

 

Justine Dupont : la waterwoman

L’histoire entre Justine et Jaws n’est pas aussi belle que celle avec Nazaré. Après avoir perdu un de ses sponsors, la française se fait inviter à Hawaii pour participer à la première compétition de surf de gros pour femmes. Dès la première série, plusieurs surfeuses se blessent, la bordelaise décide donc de la jouer tranquille pour éviter la blessure, elle terminera 2ème de la compétition.

Fin 2018, après une bonne saison à Nazaré, elle se rend à Jaws pour de nouveau participer à une étape des championnats du monde. Après une première chute, elle surfe une des meilleur vague de la compétition qui sera d’ailleurs en lice pour un record du monde. Mais c’est après être remontée au line up que les vagues commencent à grossir. Justine se fait alerter par la sécurité, mais il est déjà trop tard. Elle sait qu’elle va se faire manger par Jaws.

« C’est un signe de l’océan »
— Justine Dupont

Elle essaye donc de garder son cardio et plonge dans la vague. L’objectif est de garder son calme. Justine connaît son niveau d’apnée et donc sa capacité à rester sous l’eau. Après de longues secondes à s’être fait retourner sur près de 8 mètres de hauteur, elle refait surface et se fait récupérer par le bateau. à ce moment, Justine sait que la blessure est grave (luxation de l’épaule, ligaments du genoux déchirés) et qu’elle va devoir stopper le surf pour un long moment. Cette chute, la plus grosse de sa carrière, lui a fait beaucoup réfléchir. Elle pense notamment à l’image de la femme dans le surf, qu’elle ne voulait pas voir dégrader suite à ces évènements.

Justine

Justine à Jaws © Slater Berosky

Justine nous parle de la rivalité Jaws / Nazaré et de la difficulté de se faire une place dans le monde du surf lorsqu’on est européen. En effet, les USA dominent le marché du surf et Justine s’est battue pour en arriver là où elle est.

La Bordelaise nous explique pourquoi elle ne participera pas aux JO, qui ne rentrent pas dans son planning. Elle nous raconte aussi ses anecdotes d’apprentie kitesurfeuse.

Les conseils de Justine Dupont pour débuter le surf de gros

  1. y aller petit à petit

  2. le faire pour soi

  3. s'entraîner en apnée

  4. s'entraîner physiquement pour pouvoir encaisser les chocs

  5. être ouvert aux conseils

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